Bali, l’île des dieux, mais il y a comme un problème…

Si vous connaissez Bali, vous savez probablement que cette île de l’archipel indonésien a attiré de nombreux touristes depuis le début des années 1970. Avec du bon et du mauvais.

En Indonésie et plus généralement dans les pays en voie de développement à la croissance incontrôlée, les infrastructures (si elles existent) sont rares, et leur construction intervient dans un flou de règles d’urbanisme plus ou moins respectées et malheureusement selon le niveau de corruption des personnes impliquées…

Il n’y a pas non plus de grand projet ou de grandes orientations urbaines. Le résultat : béton, béton et encore béton.

Quand j’ai décidé de poser mes valises à Bali, je ne m’attendais pas à voir ce spectacle :

 

Autrefois les emballages alimentaires étaient biodégradables : En feuille de bananier principalement. Les indonésiens se débarrassaient donc de leur “bunkus” (repas à emporter) dans la nature. Les habitudes sont restées mais les emballages ont changé. Maintenant constitués de plastique ils réapparaissent à chaque saison des pluies, emportés par les eaux des ruisseaux et cours d’eau depuis les hauteurs de Bali jusqu’à l’océan, où les marées déposent finalement cet amas de déchets immondes sur la plage.

Dans les années 1970, cela donnait plutôt ça :

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La gestion des déchets est un problème récurrent et toujours non résolu. Quelque part un bon exemple d’un développement trop rapide et trop peu contrôlé. On peut également citer l’absence d’infrastructures routières efficaces engendrant des bouchons monstrueux toute l’année et les transports en commun complètement absents. La frénésie de développement hôtelière et urbaine est également un élément qui n’a que trop peu été contrôlé et régulé.

Ces problèmes ne sont malheureusement pas isolés, la pollution concerne toute l’Indonésie et beaucoup d’autres pays d’Asie et d’Afrique pour ne citer qu’eux. Ils sont particulièrement visibles à Bali du fait de la forte concentration de population et de touristes de passage.

Insuffler un changement positif

Il y a de nombreuses initiatives afin de nettoyer les plages chaque jour en saison des pluies, comme “Keep Bali Clean” ou “Bye Bye Plastic Bags” mais peu de sensibilisation des Balinais à utiliser moins d’emballages à usage unique, à réutiliser plutôt que de jeter dans la nature (ex : gobelets d’eau, bouteilles plastique…). BioWearBali commercialise des sacs plastiques et emballages biodégradables. EnviroPallets réutilise le plastique des déchets pour produire des palettes pour le transport de marchandises . Les bonnes idées sont nombreuses, il manque seulement une prise de conscience et une réelle volonté de la part des populations locales et des décideurs.

Sensibiliser la population locale

Ces initiatives ne servent à rien si chaque année toujours plus de déchets plastiques sont jetés dans la nature. Il faut donc éduquer la population locale et faire prendre conscience qu’un déchet plastique ne se dégrade qu’après plusieurs dizaines d’années, voire davantage pour certains types de plastiques ou d’autres déchets !
Brûler des tas de déchets dans la nature n’est pas non plus une solution, les fumées alors émises étant toxiques et décomposent la matière plastique et plus petites parties, qui s’infiltrent ensuite dans la terre puis éventuellement dans les nappes phréatiques lorsque la pluie tombe.

Et Sumba ?

Les mêmes habitudes des indonésiens sont visibles sur Sumba, mais dans une moindre mesure étant donné le nombre d’habitants de l’île et sa taille. Le problème est donc présent et aura tendance à se développer à mesure que le nombre d’habitants et de touristes va croître. C’est pour cela qu’il est important pour nous d’investir également sur les populations locales, afin de leur faire prendre conscience en amont des conséquences du rejet des déchets en pleine nature.

Croyez-le ou non, mais il n’est pas rare de voir des maisons dont le jardin est jonché d’une quantité incroyable de gobelets d’eau à film plastique à usage unique. Comme quoi le problème d’un “Indonésien pollueur” n’est pas de dissimuler les déchets dans la nature hors de sa vue, il est lié à l’éducation et à la culture, associées à un nouveau usage des contenants alimentaires en plastique.

Sur ce terrain là, il est donc primordial de sensibiliser et éduquer sur le respect de la nature et la gestion des déchets.
Le mal ne vient pas du plastique, il vient de ce que l’on en fait après son usage.